La tendance DIY (do it yourself) balaie le monde. Beaucoup, et surtout beaucoup, se sont mis au jardinage, au crochet et même à la pâtisserie, mais pourquoi l’acheter à quelqu’un d’autre quand je peux le faire moi-même à la maison ?
Nous connaissons tous, et dans certains cas subissons, quelqu’un dans notre entourage qui est enthousiasmé par le phénomène du « cake design » dans toutes ses manifestations, formes et couleurs, surtout les couleurs. C’est le problème de la créativité débridée. « Je ne suis pas un professionnel mais… ». Et il/elle se tient fièrement debout en attendant que vous disiez : « Impressionnant. Beaucoup de maîtres confiseurs aimeraient ça ».
La pâtisserie artisanale professionnelle a de nombreuses façades ouvertes. Les plus récents sont ces artistes domestiques qui, après un cours d’une demi-après-midi, prétendent avoir trouvé leur véritable vocation. Et ils ne se contentent pas de beignets, de tartes aux pommes ou de génoises au yaourt. Ils sont appelés à étonner le monde par leurs créations et leur sens de la vie chromatique.
Bien sûr, cette mode redoutable ne peut constituer la principale menace pour le secteur. Mais nous pouvons l’interpréter dans un sens positif : qu’est-ce que les pseudo-pâtissiers envient aux vrais maîtres ? Tout d’abord, leur professionnalisme, c’est-à-dire leur talent créatif et leur savoir-faire. Eh bien, ce sont les armes. Il n’y a pas beaucoup d’avenir si notre principal concurrent est la ménagère d’une part et le rayon des surgelés du supermarché d’autre part.
Il serait bon de relever le gant de Christophe Michalak qui, dans une récente interview à Dulcypas, s’est prononcé sans équivoque pour des pâtisseries fraîches, artisanales, fabriquées chaque jour, sans excès décoratifs ni artifices. C’est la recette de l’avenir. Une pâtisserie bien équilibrée, bien conçue et bien exécutée. Artisanal et fabriqué chaque jour par le maître, c’est pourquoi il est le maître. C’est ou devrait être la vraie pâtisserie « à faire soi-même ».