Première division

Les pâtissiers madrilènes se plaignent de l’apparition dans la capitale d’une chaîne de boulangerie qui propose ses croissants à 50 centimes. Il est évident qu’un croissant ne peut être vendu à un tel prix, à moins que ce ne soit pas un croissant. Ou du moins ce que nous entendons par un vrai croissant. Mais de nombreux consommateurs ne se soucient pas de cela. Nous parlons d’un trois pour un et au milieu d’une situation de crise.

Quelque chose de similaire s’est produit avec le pain ces dernières années. Pains, baguettes, pistoles… ont presque été donnés pour attirer les clients dans certains établissements. Et nous avons même vu du pain à la station-service.

Il n’y a pas beaucoup d’options pour contrer ces pratiques, bien qu’il vaille la peine d’examiner certaines questions.

Tout d’abord, vous devez décider dans quelle division vous voulez jouer, si vous voulez jouer dans la division haute pâtisserie ou dans la division basse pâtisserie. La haute pâtisserie s’entend comme celle qui sélectionne les meilleures matières premières et respecte la qualité avant tout. Nous ne parlons pas nécessairement de luxe.

Deuxièmement, il est important de réaliser que la haute pâtisserie n’est pas pour tout le monde. Ni en termes de capacité à l’apprécier, ni en termes de capacité à l’acheter.
Et troisièmement, nous devons communiquer que nous sommes dans cette première division, que nos croissants ne peuvent pas coûter 50 cents parce qu’ils sont faits avec du beurre, parce qu’ils ont été faits et cuits le jour même et ne sont donc pas congelés. Aujourd’hui, nous avons un allié dans les réseaux sociaux pour vendre et éduquer.

Enfin, et comme nous ne pouvons pas concurrencer les 50 centimes sur les prix, nous n’avons pas d’autre choix que de rivaliser sur la qualité et la fraîcheur. Ce n’est pas une option. C’est la seule option.

Tout cela, bien sûr, c’est la théorie et il faut ensuite examiner la réalité particulière de chaque entreprise. Mais y a-t-il un autre moyen ?

Editorial Dulcypas #421

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