Yoann Normand et Marie-Diana Bourdil, noms d’un brillant Championnat du Dessert

Photo de groupe des participants au concours

Pierre Hermé a insisté, par exemple, sur la devise pour la préparation du dessert avec des ingrédients surprises :  » la créativité au service du goût  » ; ou encore en rappelant qu’à l’époque actuelle, si dominée par les images et le sensationnalisme alimenté par Instagram et autres réseaux sociaux, l’expérience de la dégustation d’un dessert doit culminer sur le palais, dans le jeu des températures, des textures et de la combinaison des saveurs qui se produit lors de la dégustation. C’est avec cette idée en tête, et avec le sentiment que le niveau professionnel de tous les participants ne cesse de croître d’année en année, que la 45ème édition – oui, vous avez bien lu, ce concours n’a que 45 ans – s’est déroulée avec la précision d’une horloge dans les installations modernes du Lycée Hôtelier de Montpellier.

Gagnant dans la catégorie professionnelle Yoann NormandLauréate dans la catégorie professionnelle Marie-Diana Bourdil

Comme mentionné dans le titre, les professionnels qui ont remporté la gloire sont Yoann Normand (restaurant Les Crayères à Reims) dans la catégorie professionnelle et Marie-Diana Bourdil (de l’école CFA Médéric à Paris) dans la catégorie junior. Ils ont convaincu le jury grâce à leur présentation très détaillée et, selon les heureux jurés qui les ont goûtés, une dégustation exceptionnelle. Ils ont été suivis de près par les meilleurs préparés dans chaque catégorie, dans le cas de la catégorie senior par les Japonais Yu Tanaka (restaurant Epicure – Le Bristol) et Aurélien Trousse (restaurant La Coquillade Village de Gargas) ; et Kevin Pellan et Edouard Lietar dans la catégorie étudiants.

Voilà pour les données, qui doivent toujours être lues en gardant un œil sur les plats magnifiquement finis présentés ci-dessous, et qui nous aident à comprendre comment les jeunes professionnels français s’appliquent à faire de la discipline dans une assiette une petite œuvre d’art pâtissière. Mais il y a d’autres éléments que nous aimerions également partager avec vous de l’expérience de ce concours, doyenne de la pâtisserie française.

Yoann Normand à la fin de son élaborationYu Tanaka pendant son élaborationAuréliene Trousse pendant son élaborationMarie-Diana Bourdil pendant son élaboration

La formation professionnelle, bastion du talent et de l’esprit d’exigence français

Les installations flambant neuves du Lycée George Frêche de Montpellier accueillent chaque année 800 élèves qui étudient la cuisine, le service en salle, la pâtisserie et le tourisme. Une école publique avec une formation exemplaire et des accords d’échange avec des entreprises du monde entier. La direction, les enseignants et les étudiants se sont impliqués à 100% pour assurer le bon déroulement de la compétition. Il est à noter que la moitié des finalistes, c’est-à-dire la catégorie Junior, sont des élèves d’écoles telles que le Lycée de Montpellier lui-même. De plus, chacun des élèves chargés de transporter les desserts jusqu’au jury a dû leur expliquer les caractéristiques du dessert, avec une mention spéciale pour l’élève qui l’a le mieux expliqué, un prix qui a été attribué à l’élève Leslie Martinez. C’est un nouvel exemple de l’importance de la formation en France et de la base qui permet d’expliquer non seulement la culture gastronomique et pâtissière profondément enracinée dans ce pays, mais aussi le grand talent qui ne cesse d’étonner le monde génération après génération.

Nourrir la passion

L’atmosphère de camaraderie qui règne dans le concours, avec les jurys, les enseignants et les professionnels qui viennent à l’événement, fait du concours un rendez-vous incontournable du secteur, surtout pour les pâtissiers les plus proches du monde de la restauration française. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un événement orienté vers le spectacle, qu’il n’y ait pas de forum avec des tribunes ou un orateur pour diriger chaque moment de la compétition, il conserve tout son charme grâce au rythme rapide auquel les propositions sont présentées et à l’atmosphère de sérieux et de concentration qui règne à tout moment. En outre, les chefs les plus confirmés, emmenés par Pierre Hermé, interagissent constamment avec les jeunes finalistes et les chefs confirmés, dans un exercice de respect et de curiosité qui nourrit la passion dont font déjà preuve tous les participants.

jury du concours

Outre la présidence de Pierre Hermé, les jurés sont notamment Patrice Ibarboure, futur pâtissier MOF 2018 sur le point d’être officiellement proclamé, Christelle Brua du Pré Catalan (trois étoiles Michelin), François Perret du Ritz de Paris, Jean-Marie Hiblot (Alain Ducasse), le glacier local du MOF, Gérard Cabiron, mais aussi les anciens lauréats du concours, comme ceux de l’édition précédente, François Josse ou Gaël Reigner, ou Philippe Chapon, double vainqueur dans les catégories Junior et Senior.

L’examen inachevé de la société

Chaque participant, qu’il soit junior ou professionnel, devait préparer deux desserts à l’assiette, l’un avec des ingrédients surprises choisis sous la direction de Pierre Hermé, le « Dessert Panier », et l’autre de sa propre création, celui avec lequel il avait passé l’étape des éliminations régionales. Toutefois, le plat devait avoir été amélioré par les suggestions reçues par le jury de présélection.

Pendant quatre heures et demie, et sous le contrôle strict des jurys de travail, chaque finaliste et son assistant ont préparé les deux plats à partir de zéro. Par ailleurs, un prix a également été décerné à la meilleure assistante, en l’occurrence à Estelle Lopez. Dans les deux catégories, nous avons pu apprécier un répertoire technique remarquable et des présentations spectaculaires qui ont transformé le plat en une toile pleine de créativité.

Pierre Hermé lui-même nous a avoué que le concours doit évoluer pour être plus attentif aux préoccupations de santé et à la préparation de plats qui évitent certains ingrédients que la société elle-même exige. Les dernières tendances en matière d’ingrédients et de styles culinaires en général brillent par leur absence dans ce concours, qui est plus attentif à la riche tradition pâtissière de la France.

Dessert de Yoann Normand Dessert de Yu Tanaka Dessert par Auréliene Trousse Dessert de Marie-Diana Bourdil Le dessert de Kevin PellanDessert d'Edouard Lietar

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *